Vaccination, infirmier référent, accès direct … de nombreux sujets ont été passés en revue avec la ministre déléguée aux Professionnels de santé
Le Sniil, représenté par son président, John Pinte, sa vice-présidente, Maryse Alcindor ainsi que Maxence Raphaël, administrateur national a pu échanger avec la Ministre déléguée aux Professionnels de santé, Agnès Firmin-Le-Bodo, ce jeudi 7 septembre 2023.
Une réingénierie qui tarde à prendre forme
Au cours de cet entretien, nous avons abordés de nombreux sujets dans le but de pouvoir redonner du sens à notre métier. Cela passe notamment par la réingénierie qui est en cours. Bien que les nouvelles mesures (vaccination, prise en charge des plaies[1], rendez-vous de prévention) soient de bonnes avancées pour la profession, le Sniil regrette le fait que la réingénierie soit encore peu ambitieuse et a présenté à la ministre déléguée plusieurs propositions. Nous avons ainsi renouvelé notre souhait de renforcer l’autonomie et la responsabilité des infirmiers dans la prise en charge des patients, notamment en mettant en place l’accès direct pour les patients dépendants et les patients présentant des plaies. Le Sniil a également réexprimé sa volonté de permettre à l’infirmier référent de renouveler les soins infirmiers pour les patients chroniques.
La question de la rémunération et de l’inflation
Redonner du sens à notre métier doit également passer par la rémunération. Le Sniil a pu exprimer ses inquiétudes quant aux lettres clé gelées depuis des années et interpeler la ministre sur le fait que, pour la première fois depuis des années, les bénéfices de la profession ont baissé. Une baisse qui s’explique notamment par le contexte d’inflation, mais surtout par l’augmentation des charges qui devrait continuer de progresser avec des hausses de cotisations. Nous faisons face à un véritable risque de voir de nombreux IDEL en incapacité d’assumer leurs charges. Ainsi, le Sniil a rappelé à la ministre que, contrairement à d’autres professions, en tant qu’infirmiers libéraux nous ne pourrons pas répercuter l’inflation et les coûts de notre activité sur nos tarifs.
Vaccination : des zones d’ombre persistent
Autre sujet abordé, celui de la vaccination. Un sujet d’actualité notamment avec le lancement de la campagne de vaccination anti-HPV pour les élèves de 5e dans tous les collèges. Bien que le Sniil se réjouisse de l’élargissement des compétences vaccinales, il reste quelques zones d’ombre à éclaircir notamment en ce qui concerne la formation prévue pour les IDEL en matière de vaccination. La ministre a précisé que, pour cette campagne, il ne s’agissait pas de prescription pour les IDEL, mais d’une information sur les indications et surtout sur la nécessité de l’accord parentale. Toutefois, nous avons rappelé à la ministre la nécessité pour les IDEL d’avoir l’ensemble des éléments afin de pouvoir s’engager pleinement dans la vaccination.
Lors de ce rendez-vous, nous avons également soulevé d’autres points auprès de la ministre déléguée comme la demande de prise en charge des patients au sein des EHPAD ou encore celle d’inclure dans la NGAP des actes spécifiques et adaptés à la prise en charge des patients polyhandicapés.
Nous sommes désormais dans l’attente de retours concrets et espérons qu’il permettra d’avancer plus rapidement des sujets urgents pour la profession et la qualité des prises en charge.
[1] Pour rappel, la loi RIST élargit les possibilités de prise en charge intégrale des plaies par les IDEL avec la possibilité de prescrire des examens complémentaires pour le traitement des plaies chroniques. Néanmoins, les textes d’application qui permettront de déterminer les examens et les conditions de prise en charge sont toujours en attente.