#MeToo dans la santé : des chiffres alarmants, des actions nécessaires
La consultation nationale menée par l’Ordre National des Infirmiers (ONI) sur les violences sexistes et sexuelles dans le secteur de la santé, publiée le 11 décembre 2024[1], révèle des chiffres alarmants. Plus de 8 infirmiers sur 10 déclarent avoir été confrontés à des comportements déplacés au cours de leur carrière, et près de 40 % déclarent avoir subi des agressions à caractère sexuel. Ces données confirment l’urgence à agir pour protéger les professionnels de santé, et plus particulièrement les infirmiers libéraux qui se retrouvent isolés lors de leurs interventions.
En effet, intervenant seuls au domicile des patients, les infirmières et infirmiers libéraux sont particulièrement exposés. La consultation de l’ONI indique que 65 % des professionnels de santé exerçant à domicile ressentent une insécurité régulière dans le cadre de leur activité. Ce sentiment est amplifié par l’absence de mesures spécifiques pour leur protection. Le Sniil rappelle que cette réalité doit être prise en compte dans les politiques de santé publique. Les infirmiers libéraux ne doivent pas être contraints de choisir entre leur sécurité et leur engagement professionnel.
A ce titre, l’Ordre propose de modifier le Code de déontologie afin de permettre aux infirmiers libéraux de cesser les soins lorsqu’ils se sentent menacés. Une mesure portée de longue date par le Sniil, nous demandons donc qu’elle soit considérée de façon urgente, afin d’offrir une première solution pour assurer la sécurité des infirmières et infirmiers libéraux.
Autre constat mis en avant par la consultation, près de 50 % des victimes n’ont pas signalé les violences subies, souvent par manque de connaissance des démarches ou par peur des répercussions. Le Sniil appelle à simplifier les procédures de déclaration, tout en mettant en place des campagnes d’information sur les recours possibles.
Le Sniil condamne avec gravité et fermeté toutes les formes de violences, mais aussi celles à caractère sexiste et sexuel. Soutenir les victimes et prévenir ces violences est une responsabilité collective. À travers son engagement, le Sniil continuera à plaider pour des mesures concrètes afin de garantir aux infirmiers libéraux un environnement de travail serein et sécurisé. Nous vous donnons rendez-vous le 30 janvier 2025 pour notre webinaire mensuel réservé à nos adhérents, lors duquel interviendra la présidente de l’Ordre, Sylvaine Mazière-Tauran[2], au sujet des violences sexistes et sexuelles.
[1] Consultation de l’Ordre National des Infirmiers #MeToo dans le secteur de la santé : une prévalence inquiétante des violences sexistes et sexuelles contre les infirmières et les infirmiers – 11/12/2024
[2] Sylvaine Mazière-Tauran : « L’exercice libéral est indispensable au fonctionnement de notre système de santé actuel » – article – 15/10/2024